2024 sera l’année du départ des derniers jésuites de Montpellier, après presque 400 ans de présence dans la ville.
Durant ces 4 siècles, entre prière et action, la communauté aura marqué Montpellier de son empreinte, tant sur le plan de la spiritualité et de la transmission bien sûr, mais aussi dans sa dimension culturelle et architecturale.
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Le petit mot du père Bernard Boissezon
Mon témoignage ne remontera pas au 15 juillet 1629 lorsque le « Collège Royal » de Montpellier fut confié aux Jésuites !
J’ai été ordonné prêtre en 1975. Le séminaire que j’ai vécu essayait de donner de l’importance à la formation pastorale, ce qui a toujours été difficile. Cette formation était surtout axée sur l’animation de groupes : Aumôneries de jeunes, Catéchèse, Action Catholique… La dimension de l’accompagnement personnel, sans être absente, n’était pas développée. C’est en vivant moi-même cet accompagnement au cours de retraites suivant les Exercices de Saint Ignace (en particulier à La Baume les Aix) que j’en ai découvert l’importance. Presque sans m’en apercevoir je suis passé de « accompagné » à « accompagnateur ».
Parallèlement, comme responsable diocésain de la catéchèse, je découvrais la soif spirituelle des catéchistes. La participation de Mme Claude de Thélin à l’équipe diocésaine a été déterminante. Le chemin qu’elle avait fait dans la Spiritualité Ignatienne a croisé mon propre chemin et nous avons eu le désir d’offrir aux catéchistes des journées spirituelles. Leur mise en place a été possible, dès 1988, grâce au soutien actif des Pères Jésuites de Montpellier. Les participants ont beaucoup apprécié ces temps de silence, cette initiation à la méditation d’un texte biblique, ces échanges aussi pendant lesquels il était possible de parler de sa propre prière et de s’enrichir de l’expérience des autres. Les journées spirituelles sont aujourd’hui proposées bien au-delà de la catéchèse.
Un pas de plus a été fait lorsque nous avons pu, toujours avec les pères Jésuites, passer des journées spirituelles aux sessions de formation à la vie spirituelle. Ce fut aussi pour moi l’appel à acquérir une formation approfondie, en particulier pour l’accompagnement spirituel.
Déjà la communauté des Jésuites était bien engagée dans l’accompagnement spirituel soit dans la vie courante, soit lors de temps de retraite. Avec la dynamique mise en route les demandes se sont multipliées. La formation de laïcs à l’accompagnement spirituel est devenu nécessaire et s’est développée.
Le groupe de laïcs, prêtres, religieuses qui a ainsi travaillé, avec la communauté des Jésuites, pour le développement de la spiritualité de Sainte Ignace a pris le nom de « Pôle Ignatien ».
A Manrèse, la rencontre d’action de grâce et d’au-revoir autour des Pères Jésuites a montré le dynamisme du Pôle Ignatien, mais aussi des Communautés Vies Chrétiennes (CVX) et d’autres groupes portés par la communauté Jésuite. L’élan donné va se poursuivre et, espérons-le, se développer.
Père Bernard Boissezon
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