Tout passe !

Les civilisations ne sont pas immortelles ; pour autant, ce qui fait la pérennité et l’unité d’une nation, c’est une langue commune, une histoire commune, et surtout une culture fondée sur une tradition religieuse particulière. Depuis toujours, il en est ainsi un peu partout dans le monde, parfois pour le pire, mais aussi pour le meilleur. Dans notre beau pays, cependant, depuis la fin du XVIII° siècle, nous vivons sous le régime d’une demi-religion sans âme que nous appelons « La République » ; et l’on nous raconte que la Révolution nous aurait délivrés de l’« obscurantisme ». Le christianisme n’est pas en soi une culture, et notre identité n’est pas un bloc monolithique et figé à défendre mordicus, mais notre culture commune en France est principalement ancrée dans la foi catholique. En vérité, nous avons oublié la Transcendance pour nous réfugier dans les « valeurs de la République », des valeurs chrétiennes de seconde main.

Le souci, en plus de la perte de la foi, c’est la déculturation. Une laïcité bien comprise permet le « vivre-ensemble » dans le respect de tous et il est heureux d’accueillir avec bienveillance les migrants et toutes les « diversités » ; mais pourquoi ce déni de notre identité profonde ? Nos racines, c’est le catholicisme ; nous en avons presque honte, nous n’en parlons pas, si ce n’est pour nous en moquer ; quelle ignorance ! Nous ne mesurons pas la folie d’un tel déracinement volontaire ; nous voulons nous débarrasser du Bon Dieu au nom d’une liberté mal apprise, mais au final, nous risquons l’invasion d’un dieu totalitaire qui détruira toute liberté. En somme, notre laïcité est légitime et nécessaire, mais fragile, car dénuée de ciment intérieur ; la valorisation de l’enracinement spirituel judéo-chrétien, et même plus précisément catholique, peut nous aider, dans le cadre d’une laïcité ouverte, à refonder l’unité de la nation et à garantir la liberté pour tous. Soyons heureux d’être ce que nous sommes tout en étant fraternels envers tous ceux que nous rencontrons au quotidien !  Père Jean-Louis Cathala