Cinq communautés Église verte ont clôturé le Temps pour la Création au Monastère le 6 octobre.

La rencontre s’est déroulée au Mostastère de Solan, entre espaces forestiers et terres cultivées en harmonie avec la biodiversité et le respect du milieu naturel.

Retrouvons le témoignage de Denis Lacroix et Alyette Pierson.

Cinq communautés Église verte ont clôturé le Temps pour la Création au Monastère le 6 octobre.

Nous avons pu participer à l’office de la divine liturgie, rencontrer une communauté monastique engagée, vivre un moment de convivialité et faire réseau : créer ou renforcer la cohésion entre les communautés, mieux se connaître (partager ce que chacun fait déjà, nos joies et nos difficultés, nos outils, nos besoins…) et déterminer ce qu’on peut s’apporter mutuellement.

Le monastère, qui compte maintenant 19 sœurs venant de quatre continents, accueille toute l’année retraitants, bénévoles, étudiants d’écoles d’agriculture, adultes en formation professionnelle, visiteurs consacrés ou profanes, woofers, jeunes désorientés… Il cherche à montrer dans la simplicité que l’on peut valoriser la Création comme un jardin et que la foi partagée dans une communauté aimante et priante peut rayonner sous de nombreuses formes en communion spirituelle avec toutes les communautés spirituelles de la région.

 

Le lieu est beau, en pleine garrigue, avec des bois qui couronnent les collines voisines ; les bâtiments sont en pierre du Gard, petits mais accueillants, autour de l’église en croix grecque. La sœur Iossifia, souriante et passionnée, nous a très bien accueillis avec une grande attention aux attentes de notre groupe. Le repas (végétarien, essentiellement issu du jardin des sœurs) fut délicieux et abondant, savouré d’autant plus qu’il a été pris à l’écoute de la lecture d’un Père de l’Église. A chaque table, deux assiettes étaient disposées pour que chacun puisse y mettre ce qu’il prévoyait, avant le repas, de ne pas manger ; et ainsi éviter le gaspillage alimentaire.

Des racines grecques puis alpines. Le monastère de Solan est une « fille » du grand monastère de Simonos Petra, en Chalcidique (Nord de la mer Egée) où deux Français étaient très actifs, les pères Placide et Séraphin. Envoyés alors en France par l’higoumène de Simonos Petra, pour y établir une nouvelle fondation, les deux Pères créèrent le monastère Saint Antoine le Grand en 1978, à St Laurent en Royans, dans le Vercors.

En 1981, 3 femmes, vinrent constituer l’embryon d’une communauté monastique féminine sous leur conduite. Ainsi naquit le Monastère de la Protection de la Mère de Dieu. La communauté s’agrandissant (5 sœurs en 1985, 9 en 1991), il fallut déménager… jusqu’à Solan, dans le Gard, dans un ancien mas viticole, acquis et rénové grâce à un appui financier quasi miraculeux.

Des débuts difficiles et le choix de l’agro-écologie. Ce domaine, déficitaire, avait une vocation viticole que la communauté a d’abord tenté de valoriser mais les terres se sont révélées pauvres et le vin de trop faible qualité pour assurer une rentabilité minimale. La rencontre avec l’agronome Pierre Rabhi, pionnier d’un nouveau rapport à la nature, a permis d’orienter les investissements vers l’agriculture biologique et la permaculture de multiples espèces, grâce au recours à des spécialistes dans les domaines utiles : viticulture, arboriculture, hydrogéologie, foresterie, énergie solaire… La création de l’Association des Amis de Solan a facilité la diversification des cultures et à la restauration des bois dans une optique de gestion patrimoniale et d’accroissement de la biodiversité.

Cette évolution, réussie au bout de 20 ans d’efforts patients, a conduit à une transformation plus poussée des produits de l’agriculture du monastère, à leur diversification et à leur valorisation. Une large gamme de produits de qualité est aujourd’hui proposée en boutique et sur Internet : vins fins, confitures, soupes, miel, artisanat religieux… L’autonomie financière du monastère est désormais acquise.

Denis Lacroix et Alyette Pierson