Le 24 mai 2015, le Pape François signait l’encyclique Laudato Si’ publiée le 18 juin suivant.

Paru quelques mois avant la COP21 de Paris, ce texte majeur et fondateur sous-titré “Sur la sauvegarde de la maison commune“, marquait l’entrée sans ambiguïté de l’Eglise dans le débat climatique sur le plan géopolitique.

 

Pour la première fois, un pape consacrait une encyclique entière à l’écologie, établissant un lien indissociable entre foi chrétienne et protection de l’environnement. François y dénonce “la culture du déchet” et appelle à une “conversion écologique” urgente, interpellant directement les consciences au-delà des seuls cercles catholiques. « Ne nous lassons pas d’œuvrer face à l’urgence dramatique du changement climatique. Faisons des choix concrets, tournés vers l’avenir, en pensant aux jeunes générations avant qu’il ne soit trop tard. » déclare-t-il le 17 novembre 2022, la veille de la clôture de la Cop27 organisée à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Certes, l’encyclique a inspiré la création du Mouvement Laudato si’, qui regroupe des milliers d’organisations catholiques à travers le monde, ainsi que l’intégration progressive de critères environnementaux dans les investissements du Vatican. Force est de constater que dix ans après sa parution, l’influence de Laudato si’ dépasse largement les frontières religieuses.

Pourtant, le constat reste préoccupant. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, les inégalités sociales persistent et la biodiversité décline. Le pape lui-même reconnaissait en 2020 que les progrès restaient insuffisants.
Face à ces défis, François a publié en octobre 2023, l’exhortation apostolique Laudate Deum, actualisant son message face à l’urgence climatique croissante.

Aujourd’hui, Laudato si’ demeure une référence du discours écologique contemporain. Son concept d'”écologie intégrale”, liant justice sociale et protection environnementale, continue d’influencer les débats internationaux.

L’appel du pape François résonne avec une acuité renouvelée : « L’écologie humaine et l’écologie de l’environnement sont inséparables »