Interview de JEAN DAI LY NGUYEN, prêtre ordonné en juin 2024

Qui êtes-vous père et d’où venez-vous ?

 

Je suis né dans une famille où l’amour et la foi étaient plus riches que tout l’or du monde. Mes parents, agriculteurs et producteurs d’alcool de riz, ont travaillé dur pour nous élever, moi, mes quatre frères et mes sœurs, dans la tradition chrétienne.

Deux de mes grands frères ont répondu à l’appel du Seigneur en devenant prêtres, et les autres membres de ma famille se sont mariés. Malgré notre pauvreté matérielle, nous étions bénis d’une richesse spirituelle inestimable.

J’ai grandi en voyant la foi en action : la solidarité dans les moments difficiles, la prière commune, et l’engagement de mes frères prêtres. Cela a façonné ma jeunesse et m’a enseigné que la vraie valeur ne se mesure pas en possessions, mais en amour et en dévotion.

La foi dans mon village était comme un phare dans la nuit, guidant les âmes perdues et offrant espoir et réconfort. Elle a survécu aux épreuves, aux persécutions, et a prospéré, témoignant de la force et de la persévérance de notre communauté…

 

Qu’est ce qui est à l’origine de votre vocation ? (rencontre(s), évènement(s), éducation, etc…)

 

J’avais 15 ans, à la fin de mes années de collège, lorsque j’ai ressenti l’appel du Seigneur. Ce n’était pas dans un moment de grande révélation, mais plutôt à travers le quotidien, touché par la Parole de Dieu et l’exemple vivant des missionnaires français qui ont fondé notre communauté dans ma paroisse natale.

Malgré le contexte difficile du régime communiste vietnamien, où la foi était perçue comme le chemin des martyrs, cet appel a résonné en moi avec une force inébranlable.

C’était comme une petite flamme qui, au lieu de s’éteindre face à l’adversité, grandissait et se renforçait.

Les missionnaires français m’ont montré que la foi n’est pas seulement une affaire de mots, mais d’actions et de service. Ils ont vécu leur mission avec un dévouement qui allait au-delà des barrières culturelles et politiques, incarnant l’amour et la compassion que prêche l’Évangile.

C’est cette combinaison de la Parole et de l’exemple qui a semé en moi la graine de la vocation. Une graine qui a pris racine dans un sol peu propice, mais qui a finalement fleuri, me poussant à suivre le chemin du sacerdoce…

 

Qu’avez-vous ressenti lors de l’appel de Mgr Norbert Turini, archevêque de Montpellier, pour votre ordination ?

 

Lorsque j’ai reçu l’appel de Monseigneur Norbert TURINI pour mon ordination, c’était un moment d’une intensité émotionnelle indescriptible. J’ai ressenti une vague de joie, d’humilité et de gratitude déferler sur moi. C’était comme si toutes mes années de prière, de dévotion et de préparation avaient convergé en ce seul moment. J’étais à la fois ému et émerveillé par la grandeur de l’appel que Dieu m’avait adressé par l’intermédiaire de Monseigneur. C’était un sentiment d’être profondément aimé et choisi, une expérience qui a renforcé ma foi et mon engagement envers le service de l’Église et de la communauté. C’était vraiment un moment de grâce divine.

 

Quel sentiment cela provoque en vous d’être ordonné prêtre ?

 

Être ordonné prêtre a été l’un des moments les plus marquants et les plus émouvants de ma vie. C’est un sentiment qui dépasse les mots – une combinaison de joie, de paix et d’un profond sentiment de responsabilité. Chaque jour, je suis rempli d’une gratitude immense pour avoir été choisi pour servir Dieu et Sa communauté de cette manière. C’est un privilège et un honneur que je ne prends pas à la légère. Chaque messe que je célèbre, chaque sacrement que j’administre, est un rappel constant de cet appel sacré. C’est un chemin qui demande du dévouement, de la compassion et de l’humilité, mais c’est aussi un chemin qui apporte une joie et une satisfaction profondes. Être prêtre n’est pas seulement ce que je fais, c’est qui je suis.

 

Comment avez-vous vécu votre ordination et les jours qui ont suivis ?

 

Mon ordination a été un moment de joie intense et de profonde humilité. En prononçant mes vœux, j’ai ressenti une connexion profonde avec Dieu et une détermination renouvelée à servir Sa communauté. Les jours qui ont suivi ont été remplis d’une énergie nouvelle et d’un sentiment d’urgence.

Ma mission avec l’équipe de la santé a commencé immédiatement. J’ai été accueilli dans les aumôneries des hôpitaux de Montpellier, où j’ai eu l’honneur de visiter les malades. Chaque rencontre était un rappel poignant de la fragilité de la vie et de l’importance de la compassion et de l’écoute. J’ai été touché par la force et le courage de ceux que j’ai rencontrés, et j’ai été inspiré par leur foi.

En tant que vicaire de la cathédrale de Montpellier, j’ai également eu l’occasion de participer à la vie spirituelle de la communauté de manière plus large. J’ai été impressionné par la dévotion et l’engagement de ceux qui assistent aux services et participent aux activités de l’église.

Chaque jour apporte de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour grandir et apprendre. Je suis reconnaissant pour cette vocation et je suis impatient de continuer à servir Dieu et Sa communauté dans les années à venir.

 

Avez-vous des passe-temps ?

 

En dehors de ma vie dédiée à Dieu, j’ai des passe-temps qui me permettent de rester connecté avec mes racines et de profiter de la vie quotidienne. J’aime passer du temps avec mes amis, partager des rires, des discussions profondes et des moments de joie. Ces moments de connexion humaine sont précieux pour moi.

Un autre aspect important de ma vie est ma famille au Vietnam. Malgré la distance, je m’efforce de rester en contact avec eux. Téléphoner à ma famille est un moment fort de ma semaine, me permettant de rester proche d’eux malgré les kilomètres qui nous séparent.

Enfin, j’ai une passion pour la cuisine et le ménage. La cuisine est pour moi une forme d’expression créative. J’aime essayer de nouvelles recettes, découvrir de nouvelles saveurs et partager mes créations culinaires avec mes amis et ma communauté. Quant au ménage, il me procure un sentiment de paix et d’ordre. C’est une activité humble mais gratifiante qui me permet de prendre soin de mon environnement immédiat.

Ces passe-temps, bien que simples, sont une source de joie et d’équilibre dans ma vie. Ils me permettent de rester ancré dans le monde matériel tout en servant Dieu et ma communauté.

Interview DANIEL ESQUIVEL-ELIZONDO, prêtre ordonné en juin 2024

Daniel Esquivel-Elizondo, nouveau prêtre ordonné, a joué le jeu de passer dans la caméra pour vous témoigner de son amour pour Dieu. Découvrez qui est l’un des nouveaux visages de notre diocèse.