Ubi et Orbi : Rome et Montpellier unis dans l’espérance
Dans le cadre de cette rétrospective, le Jubilé 2025, placé sous le thème « Pèlerins de l’espérance », a constitué le fil rouge spirituel de l’année, avec Rome comme point d’ancrage pour plusieurs pèlerinages significatifs. L’articulation entre l’événement romain et la vie diocésaine s’est déclinée en plusieurs temps forts.
Le déploiement du Jubilé au niveau local
Mais le Jubilé ne s’est pas vécu uniquement à Rome. Il s’est ancré dans le territoire héraultais dès le début de l’année. Le 1er janvier, le diocèse a présenté les sanctuaires jubilaires locaux, permettant aux fidèles de vivre la démarche jubilaire de proximité. Ils auront été 20 000 pèlerins à les visiter, qui auront laissé des témoignages de “joie”, de “réconciliation” et d’ “apaisement”.
Le 5 janvier, le Jubilé est officiellement ouvert dans les cinq cathédrales du diocèse. La solidarité et la fraternité ont été présentées comme les premières expressions concrètes de cette espérance, notamment via le Livret sur la Fraternité publié par Mgr Norbert Turini.
Les rendez-vous majeurs à Rome
Trois grands déplacements ont marqué le lien entre Montpellier et le Saint-Siège. Conviés par le Comité National du Diaconat, Le Jubilé des diacres à Rome du 20 au 24 février, les diacres du diocèse et leurs épouses se sont rendus dans la Ville Éternelle, répondant ainsi à l’invitation du Pape François.
Le Pèlerinage Provincial, du 23 au 27 février, a été le premier grand départ vers Rome. Il a réuni les fidèles de la province ecclésiastique dans une démarche commune de pèlerinage.
Le Jubilé des Jeunes, du 28 juillet au 3 août, a lui représenté l’un des sommets de l’année pour les jeunes de 18 à 35 ans. Cet événement romain a eu un impact durable puisque le 19 octobre 2025, une messe d’action de grâce a célébré l’envoi en mission de ces étudiants et jeunes professionnels.
Un Jubilé pour tous les états de vie
Le Jubilé a touché tous les états de vie et la démarche jubilaire a irrigué l’ensemble des composantes de l’Église. Pour la vie consacrée, un pèlerinage jubilaire à Notre-Dame de la Salette à Sète a été organisé le 29 novembre.
Si Rome a été la destination symbolique vers laquelle a convergé les pèlerins, jeunes et provinciaux, le diocèse de Montpellier a transformé cette impulsion en un itinéraire local de transformation sociale et spirituelle, touchant aussi bien l’écologie intégrale que l’engagement auprès des plus pauvres.
Ancrer l’avenir dans une histoire millénaire
Être pèlerin de l’espérance, c’est regarder vers demain. Et pour construire l’avenir, le diocèse a puisé dans la profondeur de ses racines. Ainsi, l’année a été jalonnée de célébrations importantes, témoignant d’une foi mémorielle transmise depuis des siècles.
Cette année a connu une dimension œcuménique, elle a été marquée par le 1700ème anniversaire du Concile de Nicée et une semaine de prière consacrée à l’unité des chrétiens.
Le diocèse a célébré en septembre les 1050 ans de la cathédrale Saint-Nazaire et Saint-Celse de Béziers ainsi qu’au mois de mai le millénaire de l’église de Saint-Martin de Londres. D’autres églises, plus récentes, ont aussi fêté leurs anniversaires : 40 ans de l’église Don Bosco, 150 ans de Notre-Dame du Suc.
La reconnaissance du patrimoine plus récent s’est poursuivie avec le label « Architecture Remarquable » décerné à l’église du Saint-Esprit à Montpellier, première église conciliaire du diocèse, témoin d’une Église synodale en marche.
L’espérance en action : écologie et attention aux plus fragiles
Mais les pierres ne sont pas les seuls témoins historiques des valeurs portées par la communauté. Deux centenaires ont aussi marqué cette année jubilaire : celui de la présence des Sœurs de Saint-Joseph de Gérone à Béziers et celui de l’Hospitalité Saint-Roch, institutions dévouées au service des plus souffrants pèlerinant à Lourdes.
À leur suite, s’est manifestée un engagement indéfectible envers la « Maison Commune » et les plus fragiles. Le diocèse a célébré les 10 ans de l’encyclique Laudato Si’ et les 800 ans du Cantique des Créatures de Saint François d’Assise. Cette attention à la Création telle que voulue par le pape François est indissociable du service du prochain et de l’attention portée aux périphéries.
L’inauguration de la Halte Gui de Montpellier
Plusieurs actions fortes et symboliques ont jalonné cette année, à commencer par le changement de nom de la Halte Gui de Montpellier pour les plus démunis. Celui-ci s’est fait en l’honneur du nouveau bienheureux montpelliérain, et pour le lancement des travaux d’agrandissement de la structure. Le 16 février, une messe d’action de grâce pour la béatification de Gui de Montpellier a été célébrée à la cathédrale Saint-Pierre, réaffirmant l’importance de cette figure historique pour la ville et le diocèse.
Le choix de renommer la Halte Solidarité en l’honneur du Bienheureux Gui de Montpellier souligne la volonté du diocèse de placer l’action auprès des plus démunis sous le patronage de celui qui a fondé l’ordre du Saint-Esprit pour soigner les pauvres. Cet événement est la mise en œuvre concrète des orientations de l’archevêque. La Halte Gui de Montpellier incarne physiquement la fraternité voulu par Mgr Turini et cette espérance que porte le diocèse.
Un réseau de solidarité diocésain
Tel le maillon d’une chaîne de solidarité plus vaste, la Halte Gui de Montpellier s’insère dans un calendrier 2025 riche en actions solidaires, créant un véritable réseau de soutien aux plus fragiles.
Par exemple en novembre, le Secours Catholique a publié son rapport annuel sur la pauvreté, témoignant d’une volonté de maintenir une expertise, une vigilance et des réponses constantes face aux réalités sociales de plus en plus dégradées. Le 16 novembre, lors de la Journée Mondiale des Pauvres, l’envoi en mission des Vagabonds de l’espérance au sein des paroisses s’est inscrit dans une démarche de rencontre, de partage et d’échange.
La solidarité touche également d’autres périphéries. Aux côtés du service diocésain de la solidarité, d’autres services ont œuvré auprès de personnes fragiles. En témoignent la journée d’envoi en mission de la pastorale de la santé, son Colloque annuel Éthique et Conscience du 13 février et son opération bonhommes de neige au profit des enfants hospitalisés.
De même, l’aumônerie des prisons a porté l’espérance jusque derrière les murs des centres pénitentiaires comme en témoigne le plaidoyer des évêques au moment du Jubilé des personnes détenues les 13 et 14 décembre. Ce week-end-là, des messes ont été célébrées dans les centres pénitentiaires de Montpellier et Béziers, où des portes jubilaires avaient été décorées par les détenus de ces établissements. La pastorale des migrants a également poursuivi son action. Ces différents services et mouvements témoignent d’un engagement entre charité et accueil fraternel inconditionnel.
Une Église universelle en transition
Cette année, la communauté diocésaine a aussi partagé les joies et les peines de l’Église universelle. Le décès du Pape François, le 21 avril, a ouvert un temps de recueillement profond, honorant son héritage de proximité, de fraternité et de simplicité. L’élection du Pape Léon XIV, le 8 mai, a marqué l’ouverture d’un nouveau chapitre. Un pontificat qui tire un trait d’union entre tradition et défis d’aujourd’hui.
Semer pour l’avenir : familles et jeunesse
La vitalité de l’Église diocésaine s’est révélée dans sa capacité à transmettre aux nouvelles générations. Mgr Turini a souhaité offrir une expérience de foi aux familles à travers le rassemblement « Graine d’espérance » le 4 octobre. Une semaine plus tard, la rentrée de 500 collégiens à Puimisson témoignait de la continuité de cette dynamique.
Cette vitalité s’est aussi vécue avec l’appel décisif des catéchumènes, toujours plus nombreux, ou des ordinations.
L’espérance comme force d’action
Ce Jubilé 2025 a démontré que l’espérance n’est pas une bonne résolution aux effets éphémères, mais une force d’action et un engagement profond. En célébrant son passé et en s’engageant pour le présent, la communauté diocésaine continue de marcher vers l’avenir. De Rome aux sanctuaires locaux, des cathédrales millénaires aux nouvelles initiatives solidaires, l’année jubilaire a tracé un chemin de conversion personnelle et communautaire, incarnant concrètement le message du Pape François : être des pèlerins de l’espérance au service de la Maison Commune et des plus fragiles.


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