Les 3 et 4 octobre sont des dates importantes pour la famille franciscaine.
Elles marquent un temps de célébration pour Saint François d’Assise, saint patron de l’écologie dont la fête coïncide chaque année avec la journée de clôture du Temps pour la Création.
Le 31 octobre 2022, le Pape François s’adressait aux membres de la coordination ecclésiale dans le cadre du 8ème centenaire franciscain.
Dans son discours, il a évoqué son saint Patron et leur vision commune de l’Église.
Extrait :
“Quand j’ai choisi de m’appeler François, je savais qu’il évoquait un saint très populaire, mais aussi très mal compris.
En fait, François est l’homme de la paix, l’homme de la pauvreté, l’homme qui aime et célèbre la création; mais quelle est la racine de tout cela, quelle est la source? Jésus-Christ. C’est un amoureux de Jésus-Christ qui, pour le suivre, n’a pas peur du ridicule mais va de l’avant. La source de toute son expérience est la foi. François le reçoit en cadeau devant le Crucifix, et le Seigneur Crucifié et Ressuscité lui révèle le sens de la vie et de la souffrance humaine. Et lorsque Jésus lui parle dans la personne du lépreux, il fait l’expérience de la grandeur de la miséricorde de Dieu et de sa propre condition d’humilité. C’est pour cela que, plein de gratitude et d’étonnement, le Pauvre passa des heures avec son Seigneur et lui dit : « Qui es-tu ? Qui suis-je ? De cette source, il reçoit en abondance l’Esprit Saint, qui le pousse à imiter Jésus et à suivre l’Évangile à la lettre. François a vécu l’imitation du Christ pauvre et l’amour des pauvres de manière indissociable, comme les deux faces d’une même médaille. (…) “
(…) Écoutez, d’abord. François, devant le Crucifix, entend la voix de Jésus qui lui dit : « François, va réparer ma maison ». Et le jeune François répond promptement et généreusement à cet appel du Seigneur : réparer sa maison. Mais quelle maison ? Petit à petit, il réalise qu’il ne s’agit pas d’être maçon et de réparer un édifice en pierre, mais d’apporter sa contribution à la vie de l’Église ; il s’agissait de se mettre au service de l’Église, de l’aimer et de travailler pour qu’en elle se reflète toujours plus le Visage du Christ.
Deuxièmement, marchez. François était un voyageur qui ne s’arrêtait jamais, qui traversait à pied d’innombrables villes et villages d’Italie, sans perdre de vue sa proximité avec les gens et en éliminant la distance entre l’Église et le public.
Cette même capacité à « aller vers » plutôt qu’à « attendre l’écart » est le style d’une communauté chrétienne qui ressent l’urgence d’être proche plutôt que de se replier sur elle-même. Cela nous enseigne que ceux qui suivent saint François doivent apprendre à être immobiles et à marcher : toujours dans la contemplation, dans la prière, puis à avancer, en marchant dans le témoignage, le témoignage du Christ.
Enfin, annoncez à la périphérie. Ce dont tout le monde a besoin, c’est de justice, mais aussi de confiance. Seule la foi redonne le souffle de l’Esprit à un monde fermé et individualiste. Grâce à ce répit supplémentaire, les grands défis actuels, tels que la paix, le soin de la maison commune et un nouveau modèle de développement, pourront être affrontés sans céder aux faits qui semblent insurmontables.”
Discours du Pape François lors du VIIIème centenaire franciscain, 31 octobre 2022 (Extrait)
Soeur Pascale Bonef, soeur de saint François d’Assise, rue Lakanal à Montpellier, nous présente “le saint qui parlait aux oiseaux”
François d’Assise est parmi les saints les plus connus et aimés des hommes, quelle que soit leur foi, ou (in)croyance. Il est reconnu comme un homme de paix, « le saint qui parlait aux oiseaux », un mystique vagabond, qui a choisi de vivre pauvre. Légende ? Histoire qu’on se raconte en hiver au coin du feu ? Que retenir de François ?
A-t-il vraiment converti un loup féroce qui dévorait les villageois en un agneau paisible ? Peut-être… A-t-il vraiment rencontré le sultan d’Egypte à Damiette, ville alors assiégée par les croisés ? Certainement.
François d’Assise allait à la rencontre de l’autre, de tout autre, les mains nues, et sans peur. Il allait simplement rencontrer l’autre dans ce qu’il était profondément et essayait de le comprendre. Il voyait en chaque être humain, en chaque créature, un enfant du Père céleste, infiniment aimé par Lui. Alors, oui, il parlait sûrement à ses frères les oiseaux, qui, comme lui, comme chacun de nous, sont enfants de Dieu. Ayant un même Père avec toutes les créatures, elles sont nos frères et sœurs. Et avec toutes les créatures, nous sommes invités à louer le Seigneur qui nous a créés à son image.
Et parmi toutes ces créatures, les plus petites, les plus méprisables sont les plus aimées de Dieu : les plus pauvres des enfants des hommes, ceux qui croient différemment, les bandits, les pêcheurs, moi, toi… Parce qu’il se sait le plus petit de toutes les créatures, le plus « vil » comme il se définit lui-même, François se sait infiniment aimé de Dieu. Cet amour l’embrase tout entier et il désire que chaque créature se sache aimée de cet Amour et en soit embrasée.
Bien plus, François a compris que Dieu lui-même s’est fait le plus petit parmi tous, lorsqu’il s’est incarné, lorsqu’il est venu prendre notre condition humaine. En se faisant homme, en s’incarnant, Dieu s’est fait humilité. Lui qui trône dans les Cieux a choisi de se faire le plus petit parmi les enfants des hommes. Cela donnait à François d’Assise une joie profonde, une gratitude immense, et un immense désir de se faire lui aussi le plus petit afin de répondre au commandement de Dieu au soir du Jeudi Saint, lorsqu’il a lavé les pieds de ses disciples :
« Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
François d’Assise, pauvre et petit, ami des pauvres et des petits, à la suite du Christ pauvre. Un autre François a lui aussi bien compris cela, en choisissant ce nom au soir de son élection comme pape, « serviteur des serviteurs ».
Sœur Pascale Bonef, sœur de saint François d’Assise. Montpellier
La fête de Saint François est un temps fort pour la communauté des sœurs de Saint François d’Assise à Montpellier comme dans l’ensemble des communautés franciscaines. Nous prierons ainsi pour la famille franciscaine les 3 et 4 octobre prochains.
Le 3 octobre : Le Transitus (ou passage vers l’éternité), célèbre la mort de François d’Assise vécue par celui-ci, ainsi qu’en témoigne Thomas de Celano, l’un de ses contemporains, comme l’accomplissement de sa vocation :“Quand il sentit venir le jour où la lumière éternelle succéderait pour lui à notre lumière périssable […] lorsqu’il fut en effet définitivement terrassé par la maladie qui devait mettre fin à ses maux, il se fit étendre nu sur la terre nue afin qu’en cette dernière heure, celle où peut-être l’ennemi livrerait le suprême assaut, il puisse lutter nu contre un adversaire nu. Sans peur, il attendait son triomphe et ses mains jointes semblaient étreindre déjà la couronne de la justice.”
Le 4 octobre : Fête de la Saint François
Laissons le dernier mot à Octave
Conversation entendue entre Octave (9 ans) et sa maman … durant la procession des fêtes de la Saint Roch 2024
“-Moi, mon saint préféré, c’est Saint François d’Assise.
-Pourquoi Saint-François d’Assise ? C’est parce que c’est le patron des louveteaux ?
-Non, parce que pour moi, c’est le saint le plus moderne du calendrier ! “
Commentaires récents