Le compte-rendu de cette journée par Katia Delranc, participante à cette journée.
Jeudi 27 mars, dès 8h30.
Le hall d’entrée de Villa Maguelone est en effervescence.
De nombreux bénévoles ainsi que des Laïcs En Mission Ecclésiale (LEME), impliqués dans l’accompagnement des personnes en situation de précarité socio-économique et/ou de santé, ont choisi de participer à une journée de ressourcement organisée à leur intention et intitulée “Écouter le soif des personnes au cœur de leurs fragilités”.
Le titre est alléchant et intrigant à la fois car il nous est proposé d’« Écouter la soif spirituelle des personnes au cœur de leurs fragilités ».
C’est à Mgr Norbert Turini qu’il revient de donner le coup d’envoi de la journée et il le fait en nous invitant à méditer sur ce que signifie la notion d’écoute. « Sans cesse, dans la Bible, le Seigneur demande à son peuple de se mettre à l’écoute de sa Parole… L’écoute véritable implique de se vider de soi-même, de laisser à l’autre un espace à l’intérieur de soi-même. Parce qu’elle est accueil de la parole de l’autre, elle permet à celui qui parle de se dire en vérité et elle transforme celui qui écoute ».
Le ton est donné… et notre capacité d’écoute sera largement sollicitée au cours de cette journée, pour le meilleur !
La parole est ainsi donnée à Eric Vinson, docteur en Philosophie politique certes mais qui se présente lui-même comme « Religiologue ».
Son exposé est lumineux, clair et structuré. Son idée force est que si la dimension spirituelle d’un acteur politique n’est pas quantifiable, elle s’exprime néanmoins dans son comportement et ses actes qui sont, eux, bien mesurables. Et de citer non seulement Gandhi, Martin Luther King et Nelson Mandela comme exemples les plus probants au niveau international mais aussi Jean Jaurès au niveau français.
Dans un tout autre registre et tout aussi passionnant, le Père Bruno Régent, jésuite, nous invite à renouveler notre lecture de l’Évangile en s’appuyant sur une traduction beaucoup plus fidèle au texte grec original. Que de découvertes et de remises en question de ce à quoi nous sommes habitués ! A titre d’exemple, lorsque l’évangile du Fils prodigue sera proposé à notre méditation, en début d’après-midi, nous aurons été invités à remettre en question, traduction du grec à l’appui, l’image commune qui fait de lui un « débauché » pour celle d’un jeune qui voulait vivre et qui a demandé à son père de lui partager « sa vie » et s’est perdu sur le chemin de son « salut ».
Marie-Reine Mezzarobba nous a fait part de ce que l’expérience de sa mission de responsable du Service Nouvelles Croyances et Dérives Sectaires lui a fait découvrir. Elle nous a montré en quoi l’humain est un être de désir, et que c’est le binôme défiance / crédulité qui conduit quelqu’un dans une secte. Elle a insisté sur l’importance de l’écoute, mais aussi de la fragilité qui est le lieu même de l’ouverture du cœur, et de la soif de spiritualité qui est soif de l’Autre.
Une célébration eucharistique présidée par Mgr Norbert Turini vient clore une journée d’une grande richesse.
Nous avons écouté, comme notre évêque nous y invitait dès l’ouverture, et cette écoute nous a nourri, nous a prodigué « du pain pour la route ».
A refaire !
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