Baptisés à l’âge adulte, Mathilde (29 ans) et Louis (34 ans) portent un regard neuf et parfois inattendu sur ce que beaucoup de catholiques baptisés à la naissance vivent depuis l’enfance.
Entre pratiques traditionnelles et approches renouvelées, ils nous décrivent leur temps de Carême, marqué cette année par le contexte de l’année jubilaire. Ces témoignages inspirants nous invitent, à redécouvrir le sens profond de notre engagement chrétien.

Le Carême, cette année, s’inscrit dans l’année jubilaire. Le vivez-vous de manière particulière ?
“Il est vrai que cette année le Carême a une dimension un peu singulière, du fait de l’année Jubilaire.
Je ressens le besoin d’inscrire ma démarche spirituelle dans une dimension collective et communautaire plus fortement que lors des années précédentes.
J’ai choisi de participer aux pèlerinages organisés par ma paroisse ou ma fraternité vers les églises jubilaires de notre diocèse. A l’évidence, cela donne une dimension de cheminement physique à mon cheminement spirituel de Carême, ce qui n’était pas le cas les années passées.”
“Ce Carême jubilaire a une résonance particulière pour moi.
A titre personnel, l’accent mis sur la miséricorde et le pardon me touche profondément.
J’ai pu franchir le pas et le mettre en œuvre par une démarche concrète qui me tenait à cœur depuis longtemps mais qui me semblait insurmontable : me réconcilier avec mon frère, avec lequel j’étais fâché depuis plusieurs années.
Même si le chemin est difficile, il est avant tout pour moi libérateur “

En quoi votre expérience du Carême a-t-elle évolué depuis votre baptême il y a deux ans ?
“Mon premier Carême en tant que catéchumène était très encadré, avec des étapes précises et un accompagnement sur toute la période.
L’an dernier, j’ai vécu un Carême plus personnel, presque solitaire.
Cette année, je ressens davantage l’aspect communautaire et universel de cette démarche, peut-être grâce à la dimension du Jubilé.
Je comprends mieux que mon effort personnel s’inscrit dans une démarche d’Église, de communauté, de fraternité palpable.”
“Mon premier Carême a principalement été marqué par la préparation intense au baptême.
L’an dernier, j’ai exploré différentes formes de prière et de jeûne, me focalisant essentiellement sur les textes et un peu moins sur le contexte…
Cette année, je vis le Carême de manière plus intériorisée, en cherchant à me concentrer sur l’essentiel : ma relation au Christ et aussi aux autres.
Le contexte du Jubilé m’aide à comprendre le Carême non pas comme une période d’austérité et d’ascétisme, mais comme un temps de libération et de renouveau.”

En quoi le thème du Jubilé influence-t-il votre manière de vivre la dimension pénitentielle du Carême ?
“Le Jubilé me fait vivre le Carême moins comme un temps d’effort personnel et plus comme une invitation à la conversion communautaire.
En plus du jeûne du vendredi, j’ai aussi fait le choix, de me déconnecter des réseaux sociaux, le but étant de retrouver une forme de silence intérieur.
La façon dont j’aborde le Carême cette année me permet de comprendre, sans doute mieux que les années passées, que mes renoncements n’ont de sens que s’ils m’ouvrent aux autres. J’essaie de vivre chaque privation comme un espace qui se libère pour accueillir Dieu et les autres aussi.”
“Le Jubilé me fait redécouvrir le Carême comme un temps de libération plutôt que de contrainte.
L’image biblique de l’année jubilaire, où les dettes sont remises et les terres restituées, m’aide à identifier ce qui m’aliène et m’empêche d’être pleinement libre dans ma rencontre avec Dieu.
Je remarque que cette année, ma démarche pénitentielle est sans doute plus axée vers la recherche de la liberté intérieure, avec une mise à distance de ce qui m’éloigne de l’essentiel, que vers l’ascèse pour elle-même : du coup, ‘jeûne numérique drastique’ et méditation des Écritures .”
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