par Olivia d’Haussy, membre du Service de Formation Pastorale et Spirituelle du diocèse de Montpellier.

La fête de la Pentecôte clôt le temps pascal. Elle ne marque pas une fin, mais une ouverture : celle du temps ordinaire, qui n’a de banal que le nom. Ce temps du quotidien, de nos engagements, de nos responsabilités, est à vivre sous le souffle de l’Esprit. En grec, pneuma désigne ce souffle vital, ce vent intérieur qui donne vie, qui anime et qui guide.
C’est ce souffle qui descend sur les Apôtres réunis au Cénacle. Un vent violent emplit la maison, des langues de feu se posent sur chacun. Ils sont remplis de l’Esprit, ils se lèvent, sortent, parlent, témoignent. Ce n’est plus la peur qui les enferme, c’est l’amour qui les envoie. Et le plus étonnant, c’est que chacun, dehors, comprend dans sa propre langue : l’Esprit unit sans uniformiser, il fait de la diversité une richesse.
Ce même Esprit continue d’agir aujourd’hui. Il ne remplace pas notre liberté : il la soutient, l’éclaire et la déploie. Dieu ne décide pas à notre place, mais Il marche avec nous. Il nous rend capables de discerner, de choisir, de prendre part à Son œuvre dans le monde.
Ce discernement est plus que jamais nécessaire. À l’heure où notre société débat, et où le Parlement s’apprête à voter des lois lourdes de sens — comme celle sur l’aide à mourir —, il nous faut prendre le temps de réfléchir, d’écouter, de prier. Pour ne pas céder aux slogans faciles ou à l’émotion seule. Pour chercher ce qui est juste, ce qui respecte vraiment la dignité humaine et la vie des plus fragiles d’entre nous.
Quand nous accueillons ce souffle, il produit ses fruits en nous : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur et la maîtrise de soi (Ga 5,22). Non pas à force de volonté, mais par cette transformation intérieure que l’Esprit réalise doucement, si nous Lui ouvrons la porte.

Alors, en cette fête de la Pentecôte, prions ensemble :
« Viens, Esprit-Saint, renouvelle nos cœurs.
Rends-nous disponibles à ta lumière.
Console ce qui est blessé en nous,
réchauffe ce qui s’est refroidi,
redresse ce qui est courbé.
Fais de nous les témoins vivants de ton amour. »
Bon temps ordinaire dans le souffle de l’Esprit !
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