La messe des funérailles, célébrée sous un ciel clément, et le cortège funéraire ont rassemblé près de 400 000 fidèles venus du monde entier sur la place Saint-Pierre et dans les rues adjacentes. Dès l’apparition du cercueil, une vague d’émotion a traversé l’assemblée. Les acclamations spontanées témoignaient de l’attachement profond des catholiques à ce pontife qui aura marqué l’Église par sa proximité et sa manière pastorale de nous mettre en relation avec l’Evangile.
Une cinquantaine de chefs d’État étaient présents, parmi lesquels Emmanuel Macron, Donald Trump et Volodymyr Zelensky, témoignant de l’influence internationale du Saint Père durant ses douze années de pontificat.
Laïcs et clercs, puissants et modestes, croyants et non-croyants, les obsèques du pape François ont réunis, au-delà des catholiques, une diversité de personnes de tous âges que le message du pontife a touché, fait réfléchir, s’interroger, envisager le monde différemment…
Le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège cardinalice, a présidé la célébration. Dans son homélie, il a mis en lumière les piliers du pontificat : “Le pape François a toujours mis au centre l’Évangile de la miséricorde, soulignant à plusieurs reprises que Dieu ne se lasse pas de nous pardonner.”
Le cardinal a particulièrement évoqué le courage du pape jusque dans ses derniers moments : “Malgré sa fragilité dernière et sa souffrance, le pape François a choisi de suivre cette voie du don jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre. Il a suivi les traces de son Seigneur, le bon Pasteur, qui a aimé ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles.”
Il a également souligné la manière dont François concevait l’Église comme un “hôpital de campagne” aux portes toujours ouvertes pour accueillir les blessés du monde, et rappelé ses nombreux voyages apostoliques, notamment en Irak en 2021 “au péril de sa vie” et sur les îles de Lampedusa et Lesbos, lieux symboliques de la crise migratoire.
Le long du trajet, les cloches des églises romaines ont sonné à toute volée. De nombreux fidèles ont fait le signe de croix au passage du cortège, tandis que des agents de sécurité s’agenouillaient en signe de respect.
Cette procession empruntait symboliquement le chemin que François parcourait régulièrement pour se recueillir devant l’icône de la Vierge Salus Populi Romani, avant et après chacun de ses 47 voyages apostoliques.
“C’est un choix émouvant, car le Saint-Père sera accueilli par la Mère qu’il a tant aimée et par ses enfants préférés“, avait expliqué Mgr Benoni Ambarus, délégué pour le domaine de la charité au Vatican.
Ce geste symbolique incarnait parfaitement la préoccupation essentielle pour les pauvres qui aura caractérisé tout le ministère de François.
L’inhumation s’est déroulée selon le rituel traditionnel, à huis clos. Le Saint-Père repose désormais dans un tombeau de marbre ligure sobrement gravé du nom “Franciscus” et orné de la reproduction de sa croix pectorale. La sépulture a été aménagée dans une niche latérale entre la chapelle paulinienne et la chapelle Sforza, près de l’autel dédié à saint François d’Assise.
Selon la tradition, le cercueil contient le “rogito”, document retraçant les moments clés du pontificat, ainsi qu’une bourse renfermant douze pièces d’or, une d’argent et trois de bronze, symbolisant les douze ans, un mois et trois jours du règne de François.
Le Saint-Père devient ainsi le huitième pape à reposer dans cette basilique mariale, rejoignant notamment saint Pie V et Sixte V, grandes figures de la Réforme catholique. Son tombeau est maintenant accessible aux fidèles.
Alors que débutent les “novemdiales”, neuf jours de prière pour le repos de l’âme du défunt pontife, l’Église universelle se prépare à entrer en temps de sede vacante, dans l’attente du conclave qui désignera le nouveau successeur de Pierre.
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